Si, comme le dit le proverbe « bonum vinum laetificat cor hominum » ou « le bon vin réjouit le coeur des hommes », vous êtes-vous déjà posé la question « qu’est-ce qu’un bon vin? » Ou autrement formulé, sur quels critères définit-on que tel vin est bon, très bon, voire même excellent, tel autre moins bon, ou encore mauvais.
Essayez, avant de poursuive plus loin, de réfléchir à vos propres critères…
C’est fait ? Bravo et merci pour l’exercice.
Il faut commencer par une distinction fondamentale: un bon vin n’est pas forcément celui que j’aime, tout autant qu’un vin que je n’aime pas, n’est pas forcément un mauvais vin. Il s’agit sur ce premier point de la question de la subjectivité. Pour compliquer encore, n’oublions pas que nos goûts évoluent. Rappelez-vous petit, ou observez un jeune enfant, ce qui est apprécié d’abord est le sucré. C’est la découverte, la répétition d’expériences différentes qui vont permettre l’éducation et le développement du goût et des goûts. Pour le vin, c’est pareil. Un buveur occasionnel préfèrera dans la majorité des cas un vin « facile » avec une certaine onctuosité, tout comme un dégustateur plus expérimenté se souviendra des premiers vins qu’il aimait et qui ne sont souvent pas ceux qu’il apprécie plus tard avec les années d’expérience.
Passée la question de la subjectivité, il faut aborder le point de l’apparence et de nos attentes. Pour beaucoup, l’étiquette est le principal voir l’unique critère. Que ce soit pour les non connaisseurs qui n’ont pas honte d’avouer qu’ils se fient au côté esthétique de la bouteille et surtout de l’étiquette, mais aussi ceux qu’ont appellent avec un peu d’impertinence « les buveurs d’étiquettes » qui vont arrêter leur choix sur telle ou telle appellation de marque corrélée à un prix élevé, voire très élevé. Je ne vous apprendrai rien en mentionnant que certains crus prestigieux se négocient à plusieurs milliers de francs la bouteille. Mais passons. Qui ne s’est jamais réjouit ou ne se réjouirait pas à l’idée de déguster un vin prestigieux et donc très cher. A titre d’illustration, une jolie expérience de manipulation dans l’émission Specimen du 13 octobre 2010 de la Télévision Suisse Romande (TSR) où des étudiants de l’école hôtelière se font piéger…
Ce qu’il faut retenir de ceci, c’est que nous sommes tous influencés par l’apparence et nos attentes qui vont conditionner notre évaluation. Ce n’est pas sans raison que les dégustations professionnelles se font à l’aveugle. A cela s’ajoute une autre forme d’influence très importante, l’avis d’autrui.
Que ce soit un expert, telle ou telle critique ou encore telle ou telle médaille, mais aussi notre voisin de table, … Sans aller jusqu’au conformisme, n’oublions pas à quel point nous sommes influençables en fonction d’autrui, du contexte. Ce domaine très intéressant a été étudié par la psychologie sociale avec notamment les concept de désidérabilité sociale, de conformisme.
Encore une fois, pas étonnant que les dégustations professionnelles se fassent non seulement à l’aveugle comme nous l’avons vu ci-dessus, mais également dans le silence et sans aucun échange verbal ou non verbal afin la fin de l’évaluation de chaque vin.
Passées ces quelques considérations sur les influences de l’apparence, de nos attentes et de nos semblables, je vous propose, à partir d’un article sur le blog le-vin-pas-a-pas.com que j’apprécie beaucoup, la réflexion suivante sur les critères d’évaluation d’un bon vin.
Un bon vin ne comporte pas de défaut! Il fallait y penser, mais l’on doit bien reconnaître que nous n’apprécierons pas un vin qui sent le bouchon pour ce qui est d’un défaut le plus connu, mais il en existe un grand nombre. Défauts dus à des problèmes sanitaires, oenologiques, … Fort heureusement avec les progrès des techniques de vinification, les défauts sont de plus en plus rares.
Deuxièmement, un bon vin comporte un équilibre entre acidité et onctuosité pour un vin blanc, entre acidité, onctuosité et tanins pour un vin rouge. Sans entrer dans les détails, cette notion est fondamentale. Difficile d’apprécier un vin tellement onctueux qu’il en devient sirupeux voire pâteux, ou à l’inverse tellement acide qu’il procure en bouche un effet similaire au jus de citron.
Enfin, un bon vin a une certaine finesse, complexité et longueur en bouche. La persistance aromatique, nommée PAI pour Persistance aromatique intense ou caudalie, exprimée en seconde, définit cette longueur. La finesse et la complexité se retrouvent tant au nez au niveau des arômes qu’en bouche au niveau des arômes et des saveurs.
Conclusion
Encore une fois, un bon vin n’est pas forcément celui que j’aime, tout comme un vin que je n’aime pas, n’est pas forcément un mauvais vin! Méfions-nous de notre subjectivité. A cela s’ajoute les apparences, nos attentes ainsi que la pression de l’avis d’autrui. Dans cet article, nous vous avons proposé de réfléchir à la question de la qualité d’un vin en fonction de 3 critères qui sont:
- l’absence de défaut
- l’équilibre
- la finesse, complexité et longueur d’un vin
Arrivé au terme de cette réflexion, j’espère avoir suscité votre intérêt en vous proposant ces quelque pistes. Et comme pour tous les posts, vous avez la possibilité ci-dessous de laissez un commentaire. Je serais très intéressé et me réjouis de vous lire…
Un plaisir de pouvoir lire des articles aussi sélectionnés que tes proposition de vin ! C’est cool de sentir autant de passion et de la partager. Merci pour cette générosité.